VERONIQUE GOEL
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  ALLEGRO(1979)

 

16 mm, 1.33, 22 min, 24fps, couleur et noir/blanc, mono
v.o. français

 

Scénario
Véronique Goël d'après Allegro de Yvan Nylkorian
Images
Alain Grandchamp
Son et mixage
Luc Yersin
Montage
Véronique Goël
Voix off
Claude Champion, Sarah Koch, Endre Kovàcs, Judith Orban, Yves Tenret

 

5 voix, 5 figures. Un groupe, ses contradictions. L’éclatement des individus et de leur image vue ou renvoyée par les autres… glissement continu du réel. Tout cela comme une musique composée à partir des sons des textes, des sons des bruits, des couleurs, des décors et de leurs mouvements.

5 voices, 5 faces. One group, its contradictions. A splintering of individuals and their images seen or reflected by the others… continual sliding of reality. All this as music is played from the sounds of texts, from the sounds of noise, the sound of colour, of decor and of their movements.

 

Précise parce que consciente de ses limites, la caméra d'Allegro enregistre sans retenir, perçoit sans influencer. Entre les mots — le texte (littéraire) et les choses qui apparaissent et disparaissent (paysages, nature, architecture) — des mots qui jamais ne se figent en images cinématographiques; entre ces mots se développent des espaces, ceux de l'invisible et de l'imaginaire. Allegro, c'est de l'anti cinéma, au meilleur sens du terme. L'opposition rigoureuse du courant du texte et de celui de l'image, le fait de s'en tenir à ces deux niveaux sans aucun compromis font que le film va au-delà de la simple cinématographie; il ouvre une dimension nouvelle: celle de ce qui ne peut se traduire en images, de ce qui ne peut pas être dit. Aucune histoire. Les images portent le texte, elles ne l'illustrent pas. Aucune identification, aucune complaisance. Allegro ce n'est pas de la fiction, mais un film que crée la fiction. Parce qu'il ne condense pas, ne conserve pas, ne retient pas ce qui est vague, peu sûr, momentané et fugace; parce que Véronique Goël, en dépit de moyens techniques les plus simples, réussit même à exprimer le fugace en lui conservant sa fugacité, Allegro est important et intéressant dans l'optique de la discussion d'un nouveau langage cinématographique.
Emil Schwarz